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Un nettoyage s’impose

Alain Kelyor

Notre administration continue à penser que pour résoudre un problème il faut :

  • soit voter une loi (nous sommes les champions du monde (Montaigne l’avait observé déjà en son temps, quant aux textes qui nous régissent)
  • soit mettre sur la table un énorme chèque financé par le contribuable.

Beaucoup de nos textes sont tombés en désuétude, beaucoup de nos textes ne sont pas appliqués, beaucoup de nos textes nous retardent considérablement dans l’exécution des actions que nous désirons mener (code de l’urbanisme, code des marchés publics, code de l’environnement…).
Une candidate à la présidentielle a déclaré récemment qu’il convenait de nettoyer tous ces textes et d’en conserver un minimum, c’est-à-dire uniquement le nécessaire.
C’est une avancée et je rappelle la réflexion du président Pompidou demandant à son administration d’arrêter « d’emmerder » les Français.
Sans argent on ne peut rien faire mais avec l’argent on ne peut pas tout faire.
Il suffit pour s’en convaincre de lire les rapports de la Cour des Comptes sur (un exemple parmi d’autres) les actions financées pour améliorer la vie dans les cités.
A ma connaissance, aucun rapport officiel n’a présenté un bilan sur les résultats obtenus par les milliards d’euros dépensés en pure perte pour le bien-être des banlieues.
Comment ont été dépensées ces sommes d’argent ? A qui les a-t-on données ? (associations, HLM…) ? Tout un chacun peut constater que tout cela n’a servi à rien et qu’aujourd’hui même notre président a encore apporté à Marseille, à la veille des élections présidentielles, plusieurs milliards d’euros qui ne serviront à rien si leurs dépenses ne sont pas justifiées et contrôlées.
Ainsi, à notre modeste niveau, les élus d’Émerainville ont été heureux de recevoir M. le sous-préfet venu pour contrôler qu’une subvention de l’État donnée à notre ville pour refaire les toitures des écoles a bien été dépensée selon son objet. Il serait peut-être bon de faire de même pour les aides accordées aux grandes villes.
Toutes ces remarques, toutes ces réflexions nécessitent d’aborder la décentralisation et les pouvoirs des maires qui souvent cristallisent le mécontentement de la population alors qu’ils n’ont pas les compétences pour agir.
Les principales préoccupations des Français sont : la sécurité et la santé.
Pour la sécurité, le Maire est un officier de police judiciaire mais un officier de police judiciaire ADMINISTRATIF, ce qui veut dire qu’il n’a aucun pouvoir décisionnel sur les forces de police nationale.
Il peut créer un service de police municipale (ce que nous avons fait) mais cette police n’a pas les pouvoirs d’une police nationale et elle est considérée comme une police de supplétif.
Il peut installer un système de vidéo protection mais il doit obtenir pour se faire l’accord de la CNIL, de l’État, etc.
Beaucoup de renseignements sur sa ville qui devraient ou pourraient lui être communiqués ne le sont pas (noms des fichés S, date heure et lieu des descentes de police dans sa ville,…). Je passe sur les autorisations nécessaires pour armer ses policiers municipaux et je passe sur les aides financières qui peuvent être attribuées (gilets par balles) qui sont égales à zéro.
Je rappelle pour finir, que les amendes ne sont pas encaissées par la municipalité, contrairement à ce que pense la plupart des contrevenants et que la sécurité étant une fonction régalienne, les polices municipales ne devraient pas exister si ce même État remplissait correctement sa fonction.
Pour la santé, la pandémie a révélé ce que les initiés savaient depuis longue date sur l’état déplorable de nos hôpitaux, de notre recherche médicale. Dans les villes, l’État a été absent ou très en retard ce qui a obligé les communes à se substituer à lui en fournissant des masques et en tentant de mettre en pratique les différents protocoles (qui changent tous les deux jours), réalisés sous l’égide de multiples organismes créés pour se faire (aux comités à ceci, aux très hauts comités à cela, très très hauts comités à  ceci). Tous ces textes, tous ces protocoles, toutes ces normes nous pourrissent la vie et aboutissent parfois à des absurdités dont je retiendrai pour terminer ces deux exemples :

  • Notre ville est classée zone de bruit et n’a plus le droit de construire mais notre ville doit payer des amendes sur les logements sociaux manquants (environ une vingtaine). A l’image de notre ville voisine, Croissy-Beaubourg, qui est dans le même cas que nous mais avec beaucoup plus de logements sociaux manquants, nous devons construire mais nous n’avons pas le droit de le faire.
  • Notre ville est composée de deux entités : Malnoue de 4000 habitants et le Bourg de 4000 habitants également, les deux entités étant séparées par 3.5 kilomètres de forêt. Le Hameau est dépourvu de pharmacie. Il est impossible d’obtenir de l’ARS (Agence Régionale de Santé) l’autorisation d’installer une officine, le Bourg en ayant déjà deux et les normes ne le permettant pas (un pharmacien pour 4000 ou 5000 habitants). Ce système corporatiste est évidemment défendu par les pharmaciens (moins il y a de pharmacies plus les existantes sont prospères), date du moyen-âge et a été repris par Vichy, est anti économique et dans le cas d’espèce dérange considérablement les personnes âgées du Hameau. Évidemment toutes les demandes de la commune ont été lettres mortes, l’ARS étant particulièrement efficace dans l’application des normes.

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