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Compte rendu de lectures

Alain Kelyor

Aux dernières municipales, l’équipe LR-PS-PC etc., ne cherchait pas un programme mais cherchait à me salir.
Mes compétences et mon expérience sont parfois reconnues mais il faut en convenir je ne suis pas très facile à manier et je défends mes idées contre vents et marées au bureau municipal, au conseil municipal, à la communauté d’agglomération et, autrefois, dans mon ex parti politique auquel je n’ai jamais rien demandé (ni obtenu du reste).
Évidemment cette attitude entraîne  quelques inimitiés mais aucune action négative sur le devenir de notre commune.
Les luttes intestines qui ne sont déjà pas très populaires dans l’opinion à l’échelle nationale ne passent jamais au niveau local.

Dans un livre remarquable un « jeune maire » fait un certain nombre de constats que je vous livre.

  1. Il n’y a pas d’école d’apprentissage ni même de manuel « Le Maire pour les nuls ». Nous ne recevons aucune formation, aucune indication, on ne nous donne rien. En fait on ne nous donne pas rien, on nous donne des responsabilités, des charges, des missions. On oublie juste de nous dire comment procéder et bien sûr, vous n’avez pas le droit à l’erreur.
  2. Nous servons, nous petits élus de proximité, de défouloir, de punchingball. Les gens ne peuvent pas atteindre les sommets de l’État alors ils s’en prennent à nous. Nous sommes à portée de baffes et se serait dommage de s’en priver.
    Et, parce que la parole virtuelle libère, il est devenu extrêmement facile de critiquer, de calomnier ou d’insulter derrière un écran…Certains se sentent la légitimité de nous salir alors qu’ils ne nous connaissent pas.
  3. Si l’État souhaite vraiment couper dans les dépenses, il peut commencer par diminuer le nombre de parlementaires et de conseillers des assemblées régionales et départementales. Ils coûtent bien plus cher en frais de fonctionnement que les indemnités des élus de villages. Je ne voudrais pas que l’on oublie que la plupart des élus sont bénévoles ou juste indemnisés avec tout ce que ce dernier mot peut laisser penser. Aujourd’hui, les élus locaux représentent la plus grande association de bénévoles au service de l’État : 550 000 dont la plupart ne sont pas indemnisés.
  4. Nous avons un impact direct et concret sur la vie de nos citoyens et ça c’est un bon paramètre. Même si nous souffrons d’un manque de soutien logistique de l’État, ce n’est pas peu de le dire…
  5. La complexité de la fonction oblige les élus locaux à une présence permanente, plus qu’un travail, c’est une fonction qui vous colle à la peau, bien loin des 35 heures légales hebdomadaires. Les maires sont encore aujourd’hui des femmes et des hommes politiques à peu près respectés et appréciés par les français, même si il y a toujours une poignée d’électeurs et de râleurs pour venir se plaindre et vous dégoûter de votre fonction. Le maire reste une ressource fiable et il n’y en a plus tant que ça. La position de maire offre une vue imprenable sur la société, nous en sommes des observateurs privilégiés.

L’analyse ci-dessus me paraît parfaite et j’aurais, si j’avais été électeur dans sa commune voté pour ce maire, qui malheureusement n’a pas postulé à un nouveau mandat.
Pour ma part, je pense qu’il ne possédait pas la philosophie nécessaire pour occuper ce poste sans problème pour sa santé ou son moral. Il ne connaissait pas la nature humaine, ni la roublardise de l’État.
Je l’invite à lire notamment Montaigne, qui a écrit par exemple :

« Il faut jouer notre rôle convenablement mais comme celui d’un personnage d’emprunt. Du masque et de l’apparence il ne faut pas faire quelque chose de réel ni de ce qui est étranger quelque chose qui nous soit propre. Nous ne savons pas distinguer la peau de la chemise. »

Pour les râleurs et les contestataires : la quasi-totalité de cet article étant issue d’un livre dont je ne suis pas l’auteur, le temps de rédaction fut très réduit : entre 3 et 4 mn ce qui bien évidemment n’empiète pas sur mon travail de mairie.

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