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Il vaut mieux en rire

Alain Kelyor

Je termine la lecture de « chers administrés si vous saviez », bouquin écrit par un jeune maire qui a démissionné à cause de l’univers dans lequel il devait évoluer.
Ce jeune élu au service de sa population a décidé de quitter sa fonction, lassé qu’il était des attaques permanentes qu’il subissait, non pas seulement de son opposition politique mais de certains administrés qui veulent tout et même l’impossible, tout de suite.
Un des motifs justifiant sa démission, fut son refus de la lutte quotidienne à mener, alors qu’il était pris entre les exigences toujours plus grandes des administrés et le désengagement notoire de l’État. Moins de services, moins de conseils, moins de moyens, et l’obligation de faire mieux et d’endosser toujours plus de responsabilité avec moins de reconnaissance.
Actuellement, tout à chacun veut  tout, sans rien payer, sans augmentation d’impôts et avec des aides supplémentaires.
Je veux je veux je veux, j’ai le droit à, j’ai le droit à,  j’ai le droit car je paie des impôts. Le prétexte du paiement des impôts qui donnerait tous les droits aboutirait s’il était retenu à donner d’avantage de droits à ceux qui en paient beaucoup, j’ai le droit à…
Il suffit de se promener sur les médias sociaux pour se rendre compte qu’à tous les niveaux ce phénomène transparait.
Un tel harcèlement de demandes nécessite, pour être supportable, une maîtrise totale de soi et sans doute un immense humour permettant de noyer son désespoir, ce qui a sans doute fait défaut à mon jeune collègue démissionnaire.
Maire de notre commune depuis longtemps, (trop longtemps d’après certains), je considère que mes administrés sont peu nombreux à adopter cette attitude, qu’il convient d’œuvrer surtout pour la totalité de la population (eux compris) , que démissionner ne résout rien et  ne fait que passer « la patate chaude » à un autre élu.
Pour me remonter le moral, pour rester zen, j’ai conservé, à l’instar de certains professeurs qui collectionnent les perles de leurs élèves, un certain nombre de messages ou de doléances qui prêteraient à sourire si elles ne correspondaient pas à un état d’esprit général.
Ainsi, une mère de famille voulait attaquer la mairie car en se promenant dans la forêt de Célie, son enfant avait glissé sur une feuille et s’était meurtri le genou.
Que répondre à une telle demande, sinon que, dans la forêt il y a des arbres, que les arbres ont des feuilles, que les feuilles tombent notamment en automne et que le propriétaire du bois (en l’occurrence la Région) ne veut pas débarrasser quotidiennement  la forêt de ces feuilles.
Un autre administré voulait absolument que la mairie le dédommage des dégâts causés par le vent qui, lorsqu’il passait sur la commune, devenait  la propriété de cette dernière, laquelle était donc responsable.
De nombreux autres, reprochent à la commune de laisser pousser l’herbe dans les caniveaux, les jardins publics, au cimetière …
Nous sommes bien obligés de constater que l’herbe pousse, qu’une fois tondue elle repousse, que les produits phytosanitaires sont interdits et que la commune et les entreprises partenaires ont un planning d’entretien mais qu’entre 2 passages l’herbe continue à pousser.
Évidemment les solutions miracles qui nous sont proposées sont souvent d’une bêtise incommensurable comme par exemple, la possibilité de désherber le cimetière avec du vinaigre, la personne concernée ayant constaté que ça fonctionnait bien sur son balcon pour ses plantes vertes.
Je sais que les râleurs sont une  minorité mais c’est une minorité agissante qui pollue sans cesse les débats et finirait presque par énerver.
De plus, cette minorité comprend un grand nombre d’opposants politiques dont certains n’ayant rien de mieux à faire, déversent des tas de mensonges et parfois même des tas d’insultes sur l’équipe municipale.
Il suffit de lire les comptes rendus des conseils municipaux ou de visionner la vidéo qui en est faite pour se faire une idée de l’ambiance.

PS : mon jeune ancien collègue a terminé son livre sur des conseils plein d’humour mais à mon avis n’en a pas tiré les bonnes conclusions. Je conseille vivement la lecture de cet ouvrage de Pierre Emmanuel BEGNY édité chez BUCHET-CHASTEL.

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