Une cérémonie avec un nombre de présents, restreint comme imposé par les autorités.
Deux discours ont été lus, l’un émanant du gouvernement et l’autre de la municipalité.
Evidemment tous les élus de l’opposition, qui n’avaient sans doute pas compris les directives imposées pour l’organisation de la réunion, étaient exceptionnellement tous présents, mais sans se mélanger aux 4 ou 5 élus de la majorité choisis pour représenter la commune. Ces farouches opposants, venus uniquement pour se montrer,  ont constitué  le public dont la présence était interdite.
Nous allons subir sur leurs médias des critiques acerbes sur le costume et la tenue vestimentaire de certains élus, la couleur des masques, la grandeur des écharpes des adjoints, bref sur tout ce qui leur parait essentiel, la teneur des discours n’ayant pour eux aucune importance.
Puis nous aurons ensuite le droit à :
– La pauvre opposition n’a pas été invitée officiellement et ceci constitue une faute grave  (elle ne sait pas que chaque 11 novembre se déroule la même cérémonie).
– L’attitude du maire est inqualifiable et cet homme n’est pas digne du mandat que les électeurs lui ont confié pour la cinquième fois et cette fois-ci, contre les illustres membres de Cap’em.
– Le peuple est stupide et la dictature de la majorité une idiotie.
– Le courage de cette opposition lui a permis de braver le danger et de sortir de chez elle malgré le confinement.
– Au final les élus capémistes protègent seuls la démocratie et rendent hommage à nos soldats.
Bravo Cap’em !
Pour en revenir à la cérémonie, j’ai regretté que la liste officielle des militaires français morts au combat durant l’année 2020 (liste qui nous a été ordonné de lire) ne comprenne pas les noms de gendarmes et des policiers morts cette même année en assurant la sécurité de la population.
Il parait que nous sommes en guerre et la sécurité de notre pays ne se situe pas uniquement au Moyen-Orient ou en Afrique mais également sur notre territoire.
J’ai donc sans les nommer rendu hommage à ces femmes et ces hommes morts  pour défendre notre civilisation, notre liberté de penser et notre laïcité.

Pj discours officiel de la municipalité

« Devant les heures difficiles que nous traversons depuis plusieurs mois,
Devant l’impossibilité sanitaire d’accueillir aujourd’hui, comme il se doit nos écoliers et nos collégiens,
Votre présence, si réduite soit-elle, est un véritable témoignage de respect envers nos aînés, et je vous en remercie de tout cœur.
Le 11 novembre 1918 est, et restera à jamais, l’une des dates majeures et emblématiques de notre histoire.
Celle que l’on nomme populairement et presque affectueusement « la grande guerre », figure au Panthéon des heures glorieuses et décisives qui ont tracé le destin de notre pays.
Célébrer le 11 novembre et l’Armistice de 1918, c’est commémorer la fin d’un conflit qui reste aujourd’hui encore, le plus meurtrier de l’histoire mondiale.
Une guerre, qui en 4 ans, fera plus de 18 millions de morts et 21 millions de blessés.
Mais malgré l’enfer de ces quatre longues années, dans des conditions sanitaires et climatiques inhumaines, ces hommes n’ont jamais perdu leur humanité, organisant même une forme de solidarité entre tranchées et soldats d’uniformes différents.
Leur courage et leur discipline, ont permis de sauver notre territoire et de le réunifier. A la République de s’ancrer dans le cœur de notre peuple.
Si la France a été celle qui paya le plus lourd tribut dans sa lutte contre l’envahisseur, n’oublions pas la contribution déterminante des Etats-Unis et le rôle éminent du Portugal, qui permirent de mettre un terme à cette véritable « boucherie humaine ».
Héritiers de l’histoire de France mais aussi de l’histoire mondiale, nous avons tous de générations en générations,  la responsabilité d’entretenir le souvenir de toutes les victimes, et de tous ceux dont les vies furent brisées au nom, et pour, notre liberté et notre identité.
Cela nous donne collectivement des responsabilités à l’égard de ceux qui, aujourd’hui encore, sous l’uniforme de nos armées,  risquent leur vie et, pour certains, la perdent au nom d’un idéal républicain.
Combattants de la Paix et des libertés, ils meurent en son nom, prenant ainsi place dans cette douloureuse liste des victimes que nous honorons chaque année.
N’oublions pas non plus nos policiers et nos gendarmes, qui malheureusement perdent la vie dans l’exercice de leurs fonctions, au service de notre protection contre les violences et les extrémismes qui nous menacent au quotidien.
C’est en nous battant pour la Paix, la Sécurité, la Justice, la Liberté et la Laïcité que nous sommes fidèles à la mémoire de celles et ceux qui sont tombés pour elles.
S’il y a une guerre à faire, ce n’est certainement pas celle des hommes contre d’autres hommes, mais celle contre la maladie, contre l’ignorance, contre la misère et contre la faim. »

Alain Kelyor