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Réflexions sur notre école

Le monde occidental se divise désormais en  deux :

Les vainqueurs de la méritocratie qui pensent qu’ils méritent ce qu’ils ont, qui ont confiance dans les autres, dans les institutions, dans le progrès, dans le savoir.
Les vaincus de cette même méritocratie qui ont de moins en moins de confiance en eux, s’interrogent sur  les institutions, et ont le sentiment d’avoir été oubliés.
En 1980, dernière année de victoire triomphale des socialistes, le vote de classe était de mise, et  en gros, les ouvriers votaient à gauche et les autres à droite.
Aujourd’hui, les diplômés votent au centre, les autres aux extrêmes gauches comme droites.
Il en est de même dans d’autres pays occidentaux.
L’inégalité scolaire n’a pas que des impacts sur la justice sociale et sur le parcours des individus mais aussi sur leurs choix politiques.
L’autorité culturelle de l’école est concurrencée par les médias, par la télé, par les réseaux  sociaux alors qu’autrefois, si nous voulions sortir de notre culture familiale, nous avions le choix entre l’école, l’école et  encore l’école.
La mission scolaire est perçue désormais exclusivement comme support de sélections.
Mais l’enseignement est un métier difficile qui doit s’apprendre comme un métier et on ne devient pas enseignant parce qu’on possède  le Bac. Il faut une formation spécifique (même si celle-ci est critiquable), des périodes de stage et des évaluations par des tuteurs enseignants. 
Dans tous les pays du monde, sauf en France, ce sont les établissements qui recrutent les enseignants. Ces établissements sont autonomes, Ils ont des conventions collectives et possèdent des équipes homogènes.
Le paradoxe français tient dans le fait que comme les autres pays, nous désirons des équipes éducatives dans lesquelles les enseignants  désirent travailler ensemble  mais sans changer leur mode d’affectation  qui est un mode bureaucratique et qui envoie de jeunes professeurs dans les établissements les plus difficiles ou à des kilomètres de leur domicile (parfois sur plusieurs établissements séparés de plusieurs kilomètres l’un de l’autre).
La paperasse française, cette économie de type soviétique,  et toujours la paperasse nous paralyse.
Nous avons le pays le plus centralisé, le plus homogène, le plus démocratique, mais nous avons aussi les inégalités scolaires parmi les plus fortes.

Et que dire :
– des parents qui sont de plus en plus procéduriers et envahissants ;
– des élèves de plus en plus difficiles (violents, insultants etc.) et à qui l’on ne fait que des rappels à la loi sans sanction, ce qui ne permet donc pas de stopper les actes de plus en plus durs et dangereux (une enseignante s’est faite poignardée à Caen la semaine dernière).
L’éducation mérite le surnom donné autrefois à l’armée : la grande muette.
Elle cache tous les problèmes conflictuels entre enseignants élèves, parents, et elle ne solutionne  naturellement rien.
Faudra-t-il attendre l’explosion du système pour que comme pour les hôpitaux, pour la sécurité, notre administration réagisse ?

Pour résumer :
– une situation qui ne conduit pas l’élève à la réussite, mais fabrique de l’échec ;
–  enseignants mal formés, conditionnés au silence (on ne dit pas ce qu’il se passe dans les écoles) ;
– des programmes qui changent en permanence ;
– des objectifs d’apprentissages noyés par des idéologies discordantes ;
– des parents exigeants et agressifs ou alors inexistants ;
– un appauvrissement généralisé du savoir, même le plus basique.(lire, écrire et compter) pertes de repères et de valeurs autorité, respect citoyenneté… etc.) ;
– l’école n’est plus l’école, c’est un fourre-tout ;
– les enseignants doivent se substituer souvent aux manques des familles et distribuer ce que maintenant ils n’ont pas reçu eux-mêmes…

Une école à la dérive

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